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  • Grégoire Dinouël

De chef de brigade à maître d'apprentissage - Aymeric Pataud

Dernière mise à jour : 18 oct. 2023

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by Grégoire Dinouël



Maître Carré, c'est quoi ?


Si vous nous découvrez, Maître Carré, c’est le premier podcast français dédié aux maîtres d’apprentissage.


16 épisodes sont déjà disponibles sur Spotify, Apple podcasts, et sur notre site internet !


Le concept est simple, Mathieu reçoit chaque mois un invité différent afin de parler de ses bonnes pratiques, de ses choix, de ses doutes…


Mais pour cette troisième saison, on innove un petit peu : pour ceux qui n’ont pas le temps, ou qui n’apprécient tout simplement pas le format des podcasts, vous retrouverez chaque mois un résumé écrit de l’épisode sur le blog de notre site internet.



Ce mois-ci, Mathieu reçoit le fameux, l'unique, Aymeric Pataud, twisteur de recettes !

“J'essaie d'être l'effet WAOUH des fabricants du secteur de l'agroalimentaire”



Aymeric Pataud, on t’a récemment vu au TedX Amiens, c’est que tu dois avoir un parcours assez particulier, tu peux le présenter ?

Passionné de cuisine depuis que j’ai 3 ans. J’ai tout de suite su que j’allais en faire mon métier. Je suis passé par l’Île de La Réunion, où j’ai découvert des saveurs, des goûts, et notamment les huiles essentielles dont j’ai fait mon expertise. Puis je suis devenu chef à domicile au départ. Je voulais avoir un restaurant, mais je n’avais pas assez d’argent. Et après j’ai eu un restaurant, j’ai écrit des bouquins… Enfin voilà ma vie professionnelle c’est vraiment la cuisine. Puis après quelques années réunionnaise j’ai décidé de rentrer en métropole, pour faire plutôt de l’accompagnement des entreprises dans la création et la sublimation de recettes. J’essaie d’être l’effet Waouh des fabricants en tout genre dans le secteur de l’agroalimentaire.


Tu étais chef cuistot à La Réunion, tu avais des apprentis à ce moment là ?

J’ai des apprentis qui viennent du centre d’apprentissage de La Réunion, et aussi des stagiaires de BTS. C’était super important pour moi, déjà parce que la cuisine c'est du partage et de la transmission*. Je ne voyais pas comment ne pas avoir d’apprenti.

*comme l’apprentissage finalement, non ? 😉



On sait que l’apprentissage dans la cuisine, c’est quelque chose d’historique. Toi à cette époque là, c’est quoi ton rapport avec l’apprentissage ?

Alors en cuisine faut être très rigoureux… Moi-même, je suis un hypercréatif, je suis très bordelique, mais hyper rigoureux, c’est possible. Alors je pense que je n’étais pas hyper autoritaire je pense, mais j’essayais d’être rigoureux moi-même pour leur apprendre ce qu’était la rigueur. Maintenant moi je suis quelqu’un d’extrêmement bienveillant, et on peut être autoritaire sans gueuler. J’essayais d’avoir un côté un peu père/fils ou père/fille. Alors je savais hausser la voix quand il fallait le faire… Juste ce qu’il faut d’autorité pour que tout se passe bien… C’est un métier dur et ça j’essayais de le faire comprendre, que c’est énormément de travail. Mais ça se passait très bien, pour preuve je suis toujours en contact avec beaucoup d’anciens apprentis.



Aujourd’hui, tu as une apprentie sur la partie communication/marketing, comment tu t’es adapté à ce changement ?

C’est drôle parce que je ne savais pas qu’on pouvait avoir des apprentis qui n’étaient pas dans la cuisine ou l’hôtellerie. Et puis je trouvais ça bien d’être confronté un peut au côté générationnel, et j’apprends plein de trucs. Puis en cuisine c’est très différent, dès le premier jour tu es dans le bain tout de suite, tu as ta recette, ta fiche technique et c’est parti. Là, à partir du moment où ce n’est pas mon métier, j’essaie de me comporter comme un patron, avec de la bienveillance bien sûr, mais je me dis comment je vais faire pour l’accompagner, elle est là pour apprendre, et c’est comme ça que j’ai décidé de moi aussi de me faire acocmpagner par des experts pour qu’elle puisse aussi avancer et devenir encore meilleure.



De plus, Angèle, ton apprentie, passe en Master, alors que tes apprentis en cuisine étaient pour la plupart en CAP. Est-ce que tu vois aussi une différence quant à l’âge ou au niveau d’études ?

La première différence elle est sur le métier, en cuisine on est des artisans du goût, et là elle est plutôt sur un métier plus intellectuel, avec des choses plus techniques etc. Donc forcément y’a une différence, je lui laisse beaucoup plus de liberté. Je leur laissais la liberté de gérer leur temps de travail, mais sur quelque chose qui était déjà formaté. Là c’est pas le cas du tout, j’attends ses idées… Alors ce qui est sûr, c’est qu’en communication, je sais ce que je veux et ce que je ne veux pas. Angèle elle me fait des propositions tout le temps, elle essaie de convaincre quand je suis pas d’accord… mais quand on est vraiment pas d’accord à la fin c’est moi qui ait le dernier mot. Mais c’est d’autant plus particulier car ma marque c’est mon nom et mon prénom. Donc ce qui est un peu comliqué, c’est qu’Angèle a une énorme force de proposition, mais à côé elle a souvent besion de moi pour cette raison. Par exemple elle écrit très très bien, mais les gens qui me connaisent sauront que ce n’est pas moi qui ait écrit. Mais je modifie de moins en moins, elle rentre un peu dans ma tête.



Tu te fais donc accompagné, et Angèle aussi par la même occasion. Comment ça se passe concrètement ? Tu as un droit de regard sur ce que ses “formateurs” lui disent ?

Bien-sûr j’ai des points avec eux pour définir la stratégie, et pour décider ce sur quoi il faut travailler. Parfois on fait des points à 3 aussi avec Angèle, puis je les laisse travailler car ce n’est pas pareil quand je suis là. Disons que moi je sais où je veux aller, et lui sait comment faire pour y arriver. C’est son métier la stratégie, donc je le laisse transmettre a Angèle comme il veut, puis après on débrief.


Question rituelle : Quelle est ta secret tech, ton tips, ton petit truc en plus, que les autres maîtres d’apprentissage n’ont pas ?

La bienveillance, c’est la première chose. Et j’essaie toujours d’être avec les autres, comme j’aimerais qu’on soit avec moi. Et ça, ça change tout. Je pense qu’il y a aussi la liberté que j’accorde aux apprentis, notamment parce que j’aime beaucoup apprendre des autres.

 

A nouveau, nous remercions grandement Aymeric Pataud pour cet échange !

Si vous souhaitez en apprendre davantage sur lui et son entreprise, visitez son site internet !



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