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  • Grégoire Dinouël

Manager son apprenti.e, et ceux des autres ! - Tom Patar

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par Grégoire Dinouël




Maître Carré, c'est quoi ?


Si vous nous découvrez, Maître Carré, c’est le premier podcast français dédié aux maîtres d’apprentissage.

20 épisodes sont déjà disponibles sur Spotify, Apple podcasts, et

sur notre site internet !


Le concept est simple, Mathieu reçoit chaque mois un maître d’apprentissage différent afin de parler de ses bonnes

pratiques, de ses choix, de ses doutes…

Mais pour cette troisième saison, on innove un petit peu : pour ceux qui préfèrent la lecture à l’écoute, vous retrouverez chaque mois un résumé écrit de l’épisode sur le blog de notre site internet.


Ce mois ci, Mathieu reçoit Tom Patar, Consultant en Stratégies et Organisations dans son cabinet Tom Patar - NEXTMOVE, mais également Président du Fonds de Dotation M.






« A tous les maîtres d’apprentissage : ayez cette notion de différence entre devoir de moyens et devoir de résultat ! »







article sur diagoriente

 

Comment as-tu réussi à gérer e passage de “Je suis Tom Patar, je suis tout seul dans ma boîte” à “Je recrute une alternante parce que j’ai telles missions”. Quelle a été le déclic ?

Ça a été même en amont de la décision de recruter, parce que dès le développement de mes structures, je savais qu’à un moment j’en aurais besoin. Pour le cas de Léa, ça a été un peu particulier : elle n’a pas répondu à une annonce mais je la connaissais car elle travaillait dans une entreprise que j’accompagnais. Son profil m’intéressait déjà à la base. Donc le déclic a été plutôt à ce moment là, Léa était disponible à ce moment là et moi je sentais que j’avais besoin de quelqu’un. C’était une opportunité. Surtout que j’avais la difficulté du local, puisqu’aujourd’hui on partage un bureau de 25m2, et j’espérais trouver de nouveaux locaux avant de recruter quelqu’un. Mais l’opportunité de Léa s’est présentée et pour le moment on cohabite. Ça a été la bonne candidate au bon moment, les planètes se sont alignées, sauf pour les locaux.

 


Vous avez des questions sur l'apprentissage ?

On a les réponses !

Vous voulez savoir comment ça marche ? 👇🏼




 

Comment tu as envisagé le fait de devoir déléguer, laisser des choses à Léa, en contrôler d’autres…? Cette articulation pour lui donner assez de choses mais sans la submerger ?

Pour ça, j’ai attendu l’arrivée de Léa. On a vu ensemble comment elle se projetait, ce qu’elle acceptait comme niveau d’autonomie, quels outils elle utilisait… J’avais déjà beaucoup d’outils de mon côté, mais pour certaines missions, j’ai attendu son arrivée et je me suis laissé beaucoup de liberté. Je lui ai présenté l’ensemble des missions qu’elle pourrait faire, et elle a été totalement transparente en me disant “sur telle tâche je peux être 100% autonome, sur d’autres j’aurais besoin d’aide, etc”. Au niveau des outils, pareil, j’avais les miens, elle est arrivée avec les siens, et il y en a même qu’on apprend à utiliser ensemble.


Est-ce que cette organisation et ces différences d’autonomie selon les missions changent la façon dont vous vous êtes fixés vos objectifs ?

Forcément ça a joué, mais ça ne change pas ma façon de fonctionner. Il y a un élément qui me semble manquer dans les formations qu’il peut y avoir, c’est l’écart entre le devoir de moyen et le devoir de résultat. Il y a ce que l’école va enseigner, et ce que nous on doit apporter. Je prends souvent un exemple simple : si il y a quelque chose qui me dérange sur mon bureau, que je demande à quelqu’un de la déplacer et que la personne la déplace de 30cm, ça me dérangera encore peut-être demain. Le devoir de résultat, ça va être demander “Pourquoi cet objet te dérange ?”. Je lance cet appel à tous les maîtres d’apprentissage : ayez cette notion de différence entre devoir de moyens et devoir de résultat ! Ça peut ne pas correspondre à tous les apprentis mais moi je trouve ça hyper important. Dès le départ j’ai dit à Léa :”Dès que je vous donne une nouvelle tâche, demandez-vous : c’est quoi le but du but ?”. Alors peut-être que le moyen ne sera pas le même que celui que vous imaginiez, mais le résultat sera le bon.


C’est-à-dire que là au début d’une mission pour Léa, elle reformule le résultat attendu pour être sûre jusqu’à ce que ça devienne évident ?

Je ne la fais pas reformulé mais je m’assure qu’elle ait bien compris. Je décortique au maximum ce que je demande. Par exemple, pour un dossier de présentation à monter, je lui présente le brief du dossier, ce qu’il devrait contenir, etc… puis je lui demande si elle a compris à qui ce dossier s’adresse ? Si la cible qu’elle me décrit est la bonne, là je me dis qu’elle a compris. On fait aussi des points intermédiaires pendant es tâches pour suivre le cheminement. Ça demande du temps, mais c’est du temps investi qu’on gagne plus tard. Donc au final, les objectifs, le temps et l’organisation sont pilotés sur tous les points précédents. Maintenant je sais que je suis très exigent, et j’ai dit dès le départ à Léa que je l’étais et que si à un moment ce n’était pas en phase, que j’étais trop exigent sans avoir été assez clair… finalement si je n’avais pas rempli les 50% de mon contrat, qu’elle me le dise. Et c’est notamment à ça que servent nos points intermédiaires.


Alors ça fonctionne bien avec Léa parce que c’est ton apprentie, mais tu le fais également avec des entreprises clients. Quand tu le fais avec ton apprentie, tu as ton rapport d’autorité, mais comment tu fais quand tu interviens en tant que consultant ?

On pose les choses dès le début, au premier entretien. On rappelle que je ne suis là qu’en support. Je n’exige rien, et je n’ai pas le même niveau d’exigence avec mon apprentie qu’avec ceux des autres. Ça change aussi le regard de l’alternant sur moi, ils me voient véritablement comme un support. J’ai une alternante en tête qui est très à l’aise pour m’appeler dès qu’elle est bloquée sur quelques chose car elle a parfaitement compris que j’étais là en support. Au niveau des exigences, je vais être beaucoup plus souple car ce n’est pas moi qui gère la formation. Maintenant, les clients viennent également me chercher pour mon exigence et ma rigueur. Ils viennent chercher aussi “le fameux rôle du tiers”. Quand je parle de management, j’aime bien faire des analogies avec l’éducation des enfants. Et mon rôle de tiers, c’est le rôle du tonton ou de la tata qui va avoir plus d’autorité sur l’enfant que les enfants, parce qu’il va être considéré comme un tiers de confiance, et il sera mieux entendu.


Cette posture de consultant auprès des apprentis des autres, ça te met la pression pour ton rôle de maître d’apprentissage ?

Ça ne me met pas la pression, mais c’est une évidence pour moi qu’il faut que je sois exemplaire. Si ça m’a impacté quelque part, c’est dans le critère de choix de Léa. je l’ai notamment choisi parce qu’elle a un degré de maturité très élevée. ce n’est pas quelqu’un qui démarre son parcours. D’ailleurs je ne saurais même pas te dire si elle a 24 ou 25 ans. Je me suis sécurisé comme ça. Sa maturité je la vois aussi quand elle est capable de me dire “ça, je ne sais pas le faire”. Et aujourd’hui, il y a quelque chose qui me fait très très plaisir, c’est quand quelqu’un me dit “Léa a le profil de ton cabinet”. Ça veut dire que les gens voient chez moi un niveau d’exigence qu’ils retrouvent chez Léa.


Il y a une question rituelle dans ce podcast, mais la première je vais devoir la transformer. Qu’est-ce que tu voudrais te dire dans un an, en mode “n’oublie pas ce point là” ?

Quelque chose que je me dis déjà depuis 3 semaines, c’est “N’oublie pas de prendre le temps”. Une semaine ça part comme ça. Je me dis déjà au bout de 3/4 semaines “Tu es en train de déraper”, parce que je mets toujours le client en priorité, et je prends pas forcément le temps de me poser avec elle. Mais je pense que ça ira déjà mieux en avril, quand Léa rentrera 100% en entreprise.


Deuxième question rituelle : Quelle est ta secret tech, ton petit plus qui fait que tu es un bon maître d’apprentissage ?

L’exigence. Mais dans les deux sens. L’exigence que tu peux avoir vis-à-vis de l’alternant. Même si on ne doit jamais oublier qu’ils sont là pour apprendre, on ne doit pas les considérer comme des stagiaires. Et l’exigence aussi dans l’autre sens. Se dire ok, tu as pris quelqu’un, et maintenant tu es responsable de ça. Si tu es exigent envers toi-même vis-à-vis de l’autre tu vas donner beaucoup, et si tu es exigent vis-à-vis de l’autre envers, tu vas attendre beaucoup, et l’équilibre sera là. Et la cerise sur le gâteau c’est la confiance.


Ah c’est intéressant ça, tu donnes ta confiance ou elle se gagne ?

Elle se gagne forcément, mais elle ne peut pas se gagner en 3 ou 4 semaines, donc il faut que tu partes du principe que tu verses un acompte de confiance. Sinon tu n’es pas dans de bonnes prédispositions. On dit “la confiance se gagne en gouttes”, sachant qu’en plus tu es alternant, tu n’es pas là tout le temps, tu as une fin de contrat datée… N’hésitez pas à verser un petit acompte de confiance dès le départ.


Pour terminer, est-ce que tu veux dire un petit mot sur le Fonds de Dotation M ?

Avec grand plaisir, le M est pour “Mutualiste”. Notre objectif est de récolter des fonds en Hauts-de-France, au travers de PME notamment pour mutualiser ces fonds là, pour les redistribuer à des associations dans les Hauts-de-France, au travers de trois domaines : l’environnement, l’éducation/formation et le patrimoine.

 

Un grand merci à Tom Patar pour son témoignage lors de ce podcast. Vous pouvez le suivre sur LinkedIn, et visitez le site internet de son cabinet.



 

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