Accueil / Articles / Le podcast / Recruter son apprenti(e) sur Mario Kart - Nina Lapostolle
by Grégoire Dinouël
Maître Carré, c'est quoi ?
Si vous nous découvrez, Maître Carré, c’est le premier podcast français dédié aux maîtres d’apprentissage.
19 épisodes sont déjà disponibles sur Spotify, Apple podcasts, et sur notre site internet !
Le concept est simple, Mathieu reçoit chaque mois un invité différent afin de parler de ses bonnes pratiques, de ses choix, de ses doutes…
Mais pour cette troisième saison, on innove un petit peu : pour ceux qui préfèrent la lecture à l’écoute, vous retrouverez chaque mois un résumé écrit de l’épisode sur le blog de notre site internet.
Ce mois ci, Mathieu reçoit Nina Lapostolle, co-fondatrice de l’Agence Lapostolle.
"On ne connaît jamais vraiment quelqu’un tant qu’on n’a pas pris une carapace bleue de sa part sur la ligne d’arrivée."
Devenir maître d'apprentissage, c'est simple. Mais comment devenir un BON maître d'apprentissage ? 👇🏼
L’agence Lapostolle, c’est quoi ?
On est une agence de communication spécialisée dans le web. On est capable de faire des sites internet optimisés au niveau du référencement et de gérer toute la communication qui va avec (création de flyers, carte de visite…) On fait aussi de la formation dans différentes écoles amiénoises. Nous sommes 2 à diriger l’agence, et nous travaillons avec Camille qui était déjà apprentie chez nous l’année dernière pour sa Licence 3, et qui continue avec nous pour ses 2 années de Master.
Vous avez organisé un process de recrutement un peu particulier… Est-ce que tu peux nous raconter ?
On a fait un “Mario-Kart dating”. Comme un job dating, sauf qu’au lieu d’être derrière une table avec son CV, on affronte le dirigeant de l’entreprise à Mario-Kart. Cela répondait à un vrai besoin car on avait de nombreux candidats à rencontrer. Les jobs-dating classiques ne nous correspondent pas trop, on est une famille de joueurs. Et je pense qu’on ne connaît jamais vraiment quelqu’un tant qu’on n’a pas pris une carapace bleue de sa part sur la ligne d’arrivée. C’est là qu’on apprend à savoir qui sont réellement les gens.
Tu penses que la façon dont on joue révèle une partie de notre personnalité ?
Oui je pense, mais ce n’est pas pour ça qu’on l’a fait. Le but était que les candidats soient plus à l’aise. Quand ils sont sur un job dating, ils arrivent avec leurs 3 qualités et leurs 3 défauts. Nous on voulait vraiment un échange. Et en job dating, les gens veulent tellement convaincre qu’ils ne sont pas du tout dans l’échange. La discussion se fait plus facilement en jouant.
Mais au final, est-ce que les candidats n’étaient pas plus concentrés sur la course ? Quels étaient les différents types de comportements pendant la soirée ?
En effet, certains avaient comme seule dédiée de réussir à battre le directeur de l’agence. Nous on ne recrutait pas du tout sur les capacités à Mario Kart, même si au final, le vainqueur du tournoi a été recruté pour un stage. Certains étaient hyper concentrés dans leur course, d’autres prenaient ça plutôt à la rigolade. Mais tout ça te donne des indices sur les gens.
Vous avez fait ça dans un bar, comment était organisée la soirée ?
C’était organisé en 3 étapes. Les candidats arrivaient et se présentaient en donnant leurs coordonnées. On leur donnait un bracelet différent selon ce qu’ils recherchaient (stage, alternance, CDI…). Ensuite je recevais les candidats pendant 5 minutes pour être sûrs de bien savoir ce qu’ils recherchaient. Et cela permettait ensuite à Vladimir (co-fondateur de l’agence et mari de Nina) d’être uniquement dans la discussion pendant la course. Puis les personnes qui nous intéressaient vraiment, on les a revus plus tard sur un entretien plus classique.
Dans le monde du eSport (jeu vidéo au niveau compétitif), il y a un pourcentage d’hommes plus élevé que de femmes. Comment vous avez géré ce biais ?
Je ne m’étais jamais posé la question jusqu’à maintenant. 😅 Mais non, en l’occurrence on a eu autant, si ce n’est plus de femmes que d’hommes. Peut-être que le fait qu’on soit dans le milieu de la communication a contrebalancé cela.
Est-ce que tu as eu des retours “négatifs” sur le Mario-Kart dating ?
Non pas réellement de feedback négatif, mais une dame qui avait commenté le post LinkedIn où on annonçait cette soirée. Sa crainte était que de participer à une course Mario-Kart pendant l’entretien allait rajouter du stress au candidat. Donc je lui avais bien expliqué que l’objectif n’était pas d’organiser un entretien autour de Mario-Kart, mais vraiment d'organiser une rencontre.
En tant que candidat, je me serais posé la question : “Est-ce que je dois le laisser gagner ?”
Oui, ça on l’avait anticipé. Mais au final il n’y avait pas de mauvaise réponse. Ça donnait quelques indications sur la personne mais l’important c’était l’échange. On l’avait bien expliqué sur notre communication, et je le reprécisais au début de la soirée.
Quel a été le retour des écoles sur cette initiative ?
On n’a pas eu de retour avant l’évènement, mais on en a eu après. Dès le lendemain, on en parlait dans les écoles où on intervenait, et les retours ont été super bons.
Comment avez-vous réussi à gérer l’écart potentiel entre votre attitude pendant une soirée Mario-Kart, et celle dans le quotidien au travail ?
Ça a été le grand avantage de faire ce Mario-Kart dating plutôt qu’un process classique. On a eu des mauvaises expériences tous les deux (Nina et Vladimir) d’ambiances de travail désagréable. C’est l’une des raisons pour lesquelles on a crée l’agence. Être content d’aller travailler, et le faire avec des personnes agréables. Donc ce Mario-Kart dating était une continuité logique de l’ambiance de travail de l’agence. Ça n’empêche pas qu’on soit exigeants, mais on n’arrive pas à être efficaces si on est sous trop de contraintes. Donc il n’y a pas eu de décalage entre la soirée et le quotidien. C’est plutôt notre ambiance générale qui a déteint sur le Mario-Kart dating que l’inverse.
Est-ce que tu as des appréhensions sur un certain “manque de professionnalisme” cliché de la génération Z, qui a pu être accentué avec ce Mario-Kart dating ?
Non pas du tout. Pour la simple et bonne raison que ce qui compte pour le client, c’est le résultat. On a des objectifs, mais on peut être efficaces et travailler dans la bonne humeur tout en les remplissant.
Pour les prochains recrutements, vous vous êtes déjà posé la question de recommencer ?
Il y aura une partie 2, c’est évident. On veut aussi se diversifier, et faire d’autres événements, pas forcément sous forme de job-dating. Mais organiser des événements inter-écoles ou inter-entreprises pour s’amuser puis parler du numérique, du boulot à la fin.
Toi et Vladimir êtes chacun maîtres d’apprentissage ?
Cette année (2022-2023), c’était Vladimir. Pour l’année prochaine (2023-2024), on fera une équipe tutorale pour l’encadrer tous les deux, car on n’a pas les mêmes compétences. Puis pour la suite ce sera soit lui, soit moi en fonction du profil de la personne.
Première question rituelle : Si tu pouvais remonter dans le temps, quel serait le conseil que tu te donnerais pour t’améliorer dans ta fonction de maître d’apprentissage ?
Bonne question… De laisser tomber les CV. A la soirée Mario-Kart, c’était difficile de relier le CV avec la personne en entretien et la personne pendant l’échange et la course. Donc de moins m’attacher au CV et de plus rapidement rencontrer la personne.
Deuxième question rituelle : Quelle est ta “secret tech” en tant que maître d’apprentissage ?
Je pense que c’est la bienveillance et cette envie de transmission. C’est le retour qu’on a à chaque fois. On a aucun à priori, donc les apprentis osent facilement nous poser des questions. Ils savent qu’ils sont là pour apprendre.
Comment les personnes intéressées peuvent vous contacter ?
Il y a nos adresses mails sur le site internet. Mais surtout rester attentifs sur les réseaux sociaux. Le Mario-Kart dating n°2 arrivera prochainement 😉
Un grand merci à Nina de nous avoir raconté l'histoire de ce Mario-Kart dating.
Vous pouvez la retrouver sur LinkedIn, et visiter le site de l'agence Lapostolle !
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