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Grégoire Dinouël

L'apprentissage, du pire au meilleur ! - Mona Bouraghda 🦇

Dernière mise à jour : 29 sept. 2023

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by Grégoire Dinouël

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Maître Carré, c'est quoi ?


Si vous nous découvrez, Maître Carré, c’est le premier podcast français dédié aux maîtres d’apprentissage.


18 épisodes sont déjà disponibles sur Spotify, Apple podcasts, et sur notre site internet !


Le concept est simple, Mathieu reçoit chaque mois un invité différent afin de parler de ses bonnes pratiques, de ses choix, de ses doutes…


Mais pour cette troisième saison, on innove un petit peu : pour ceux qui préfèrent la lecture à l’écoute, vous retrouverez chaque mois un résumé écrit de l’épisode sur le blog de notre site internet.



En ce mois de septembre, Mathieu reçoit Mona Bouraghda, cheffe d’entreprise chez Boitmobile.

“Je suis fan des entretiens comme ça, un peu décalés. Ça permet de voir la personne différemment.”

L'apprentissage dans le journalisme


 

Devenir maître d'apprentissage, c'est simple. Mais comment devenir un BON maître d'apprentissage ? 👇🏼



 

Mona Bouraghda a fondé Boitmobile en 2015, et a recruté son premier alternant en 2018. Au total, elle a accueilli 6 apprenti(e)s.



A quel moment tu t’es dit « Tiens, on va recruter un apprenti » ? Quel a été le déclic ?

J’étais encore à La Coloc’ (espace de co-working), et une des entreprises avait une stagiaire très sympa et compétente. Elle recherchait une alternance pour son master et ça s’est fait naturellement. On ne s’est pas dit « On va chercher une alternante ». On a rencontré le profil puis on s’est dit « Allez on va la prendre ». Ça a été un recrutement que sur son profil, je n’ai jamais reçu son CV. On a fait son entretien d’embauche autour du baby-foot… Je lui ai dit « si tu marques un but, tu es engagée ! »

Elle en a marqué combien ?

Elle en a mis zéro 😂 Mais elle en a arrêté quelques-uns et on a quand même gagné, alors elle a été prise ! Je voulais surtout voir comment elle était capable de s’intégrer à une équipe, d’échanger, de communiquer… Les entretiens en face à face il y a du stress, on ne se comporte pas de la même manière, on se retient… Je suis fan des entretiens comme ça, un peu décalés. Ça permet de voir la personne différemment.

Tu m’expliquais que quand tu engages des CDI, tu avais besoin de moins de temps pour les faire monter en compétences. Donc quand tu recrutes un apprenti, tu te focalises sur la personne et tu acceptes d’office de partir de zéro et d’y passer du temps ?

Pas de zéro non plus, on ne prend pas de première année car ça prend énormément de temps. Mais on cherche des profils, des gens qui ont l’envie et la capacité d’apprendre. Les compétences ça s’apprend, mais une personnalité ça ne se change pas.

Des choses ont évolué dans ton process de recrutement entre tes 6 différents apprentis ?

Le process est un peu plus long maintenant. Avant, je faisais une prise de CV, une rencontre et on enchainait. Mais on a eu quelques mauvais choix, donc aujourd’hui je prends davantage de temps et j’inclus d’autres personnes dans la boucle.

Par rapport aux mauvais choix qui ont été fait, tu as pu prendre du recul et les analyser ?

Oui et c’est pour ça que j’inclus plus de gens dans le process aujourd’hui. Je ne voyais pas toujours les défauts et maintenant j’ai un regard extérieur.

Est-ce que ces mauvaises expériences t’ont fait douter sur l’apprentissage de manière générale ?

Je me suis surtout dit « Je n’ai vraiment pas de chance ». Ou alors je me disais « Les jeunes n’ont plus envie… ». Alors oui à un moment je me suis dit « Bon j’arrête, ça ne fonctionne pas ». Puis ça a été un coup du destin. Je devais remplacer mon chef de projet et une personne m’a contacté pour chercher une alternance en développement web, et il était aussi très intéressé par la gestion de projet. Mais on n’avait pas de poste en développement, et aucune entreprise ne recrute pour de la gestion de projet en alternance, c’est trop compliqué. Puis il me dit son rythme d’alternance : 4 jours en entreprise, 1 journée en école. Alors là ça devient « Tiens, pourquoi pas ». Et par message, le courant passait bien, alors je l’ai rencontré. Et je l’ai choisi à la place de personnes qui avaient 10 ans d’expérience, car il avait plus de compétences que je souhaitais, comme la communication etc… Et aujourd’hui je ne le regrette absolument pas.

Mais si tu ne recrutais pas en développement web, pourquoi tu l’as quand même rencontré ?

Sa candidature était très bonne et personnalisée, alors je lui ai répondu de la même manière. Puis nous avons continué à échanger 20/30 sms, et puis ça s’est fait naturellement. Je m’engage à toujours répondre aux candidatures où je vois qu’un effort a été fourni, et parfois ça donne de belles surprises.

Tu as modifié ton process de recrutement, mais est-ce que tu as aussi modifié ton management ?

Pas tant que ça. Je demande davantage de regards extérieurs, je récolte des informations et des retours, sinon on a toujours fonctionné en mode crescendo : on confie petit à petit des missions, on voit l’évolution… On l’accueille Level 1 et on essaie de lui faire atteindre le dernier niveau à la fin de son contrat. Maintenant ça dépend des gens et de leur capacité à apprendre, certains ont atteint le Level final en quelques mois, et d’autres ne l’atteignent jamais.

Avec le recul et l’expérience que tu as, quel conseil te donnerais-tu si tu pouvais remonter en 2018 ? Et interdiction de répondre « recruter à plusieurs » car tu l’as déjà dit dans l’épisode !

De prendre davantage le temps de la réflexion. Et de penser plus avec le cerveau qu’avec le cœur. Faut penser aussi business et fonctionnement interne, car les mauvais choix ça coûte cher en argent et en temps, voire en relation client.

Et quel conseil donnerais-tu aux autres maîtres d’apprentissage ? C’est quoi ta « secret tech » ?

Écouter l’apprenti. Ce n’est pas parce que c’est un apprenti qu’il n’a rien à nous apprendre. Ils m’apprennent même souvent des choses techniques. Être maître d’apprentissage, c’est aussi un super moyen d’évoluer. Se rappeler aussi que l’apprenti est là pour apprendre, et pas seulement pour exécuter des tâches

La difficulté de ce point c’est que l’apprenti souvent n’ose pas dire les choses…

Oui, alors je lui dis de me dire quand il n’est pas d’accord, etc… Mais on sait très bien que souvent il ne va pas oser. Alors je fais régulièrement des points avec eux. Quand j’ai des demandes de clients, je demande déjà « Comment tu vois les choses ? Qu’est-ce que tu ferais ? ». Je ne lui donne pas tout de suite la solution, puis je l’accompagne pour faire monter ses idées en puissance. Comme ça, l’idée va venir de lui et il sera beaucoup plus impliqué dans l’application.

S’il y a des apprentis qui veulent te contacter, c’est sur le site web ?

C’est ça, il y a un bouton recrutement en bas de notre page équipe ! Et bien-sûr, il faut au minimum connaître les 151 premiers pokemons et être bon au Nerf. Et en bonus : être gourmand et savoir cuisiner ! 😅

 

Un grand merci à Mona pour sa bonne humeur !

Vous pouvez la retrouver sur LinkedIn, et visiter le site de Boitmobile !



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